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La photo de famille à l’issu de la cérémonie |
Chaque 10 octobre, il est célébré la Journée mondiale de la santé mentale à travers le monde entier. Pour marquer cette journée, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique l’a célébrée en différé le vendredi 27 octobre 2023 à Ouagadougou. Solidaires avec les déficients mentaux, des ONGs et Associations ont à l’occasion de cette célébration fait des dons en nature à la psychiatrie du CHU Yalgado Ouédraogo pour une meilleur prise en charge des patients. Il s’agit de l’Association « Sœur pour sœurs/ Tond la taaba » qui a non seulement offert des kits de dignité composés de seaux, de serviettes hygiénique, et bien d’autres matériels de nettoyage mais aussi pris en charge la réfection des toilettes du service de psychiatrie du CHU Yalgado Ouédraogo.
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Remise symbolique des dons de l’ L’ONG « Save the children » au Directeur du service psychiatrique du CHU Yalgado Ouédraogo, Pr Karfo Kapouné (à droite) |
Selon la représentante de l’association, Fatou Fayama, ces dons ne sont pas forcément une amélioration matérielle mais ils symbolisent l’engagement de l’association « Sœur pour sœurs » pour la dignité et le respect des personnes qui reçoivent des soins au sein du service psychiatrique.
« La dignité commence par des actes concrets, c’est pourquoi nous avons entrepris ce projet. Nous croyons fermement que la qualité de l’environnement influe sur le bien être des personnes et que chaque petit geste d’amélioration peut apporter un grand changement », a-t-elle dit. L’ONG « Save the children » a, quant à elle, offert des jouets pour les enfants composés d’un balafon, de tambour, de toboggan et de balançoire y compris d’antres matériels ludiques. Tout comme ces deux bénévoles sus-citées, l’Association Suudu Andal a elle aussi fait des dons au service psychiatrique à l’occasion de cette journée consacrée aux déficients mentaux. Il s’agit des tables, des chaises, des bancs et des jeux que l’association a offerts à la psychiatrie.
La représentante du directeur de la santé et de l’hygiène publique, Anta Zida, par ailleurs directrice de l’hygiène publique a d’entrée de jeux félicité le CHU Yalgado Ouédraogo pour la célébration de cette journée. Elle a également traduit la reconnaissance de la direction de la santé et de l’hygiène publique aux associations, ONGs et bonnes volontés qui ont bien voulu accompagner le service psychiatrique pour une prise en charge efficace des patients. Par ailleurs, elle a réitérer ses encouragements à l’endroit des praticiens de santé mentale qui sont, selon elle, victime de stigmatisation ainsi que leur patient.
Directeur du service psychiatrique du CHU Yalgado Ouédraogo, Pr Karfo Kapouné a exprimé sa gratitude à l’endroit de tous les donateurs à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale. Pour lui, la situation de la santé mentale au Burkina Faso reste critique d’où la nécessité d’agir. Selon ses dires, une étude menée en 2020 a révélé que 41,43 % des Burkinabè ont déjà présenté un trouble mental au cours de leur vie. Un taux de prévalence assez fort qui interpelle plus d’un à travailler davantage pour baisser cette prévalence selon Pr Karfo Kapouné. Pour y parvenir, le Directeur du service psychiatrique du CHU Yalgado Ouédraogo a invité les uns et les autres à arrêter la stigmatisation des déficients mentaux qui est l’une des causes principales de ce fort taux de prévalence.
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Le Directeur du service psychiatrique du CHU Yalgado Ouédraogo, Pr Karfo Kapouné |
« La stigmatisation fait que la lutte contre les troubles mentaux n’avance pas. Cette stigmatisation est soutenue par des préjugés qui sont aussi faux que tenaces. Jusqu’à présent il y a des gens dans les campagnes et souvent des intellectuelles qui cachent leurs enfants souffrant d’épilepsie sous le couvert de la honte. Les gens ne veulent pas qu’on sache que leur enfant est malade », a-t-il déploré. Si la stigmatisation est l’une des causes des troubles mentaux au Burkina Faso, la crise sécuritaire que traverse le pays y est pour grand-chose selon Pr Karfo Kapouné.« Ce qu’on a remarqué dans nos études, c’est que à partir de 2015, la courbe indicatrice des troubles mentaux est montée et est restée accrochée à un certain niveau sans redescendre. Donc, pour nous la crise sécuritaire y est pour quelque chose », a-t-il affirmé. Au moins, une quarantaine de patients sont hospitalisés à la psychiatrie du CHU Yalgado Ouédraogo avec une prédominance masculine.
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Ousmane Néré, Directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo |
Ousmane Néré, Directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo s’est félicité de l’organisation de cette journée, symbole de la solidarité à l’endroit des déficients mentaux. A l’entendre, des mesures ont déjà été prises pour améliorer les conditions de vie et de travail des pensionnaires de la psychiatrie qui est d’ailleurs le plus grand service de l’hôpital.
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